Faire passer la technologie de la salle de planification à la salle du conseil d'administration pour accélérer le changement

11 octobre 2023


Blog

De retour de leurs vacances d'été, les chefs d'entreprise auront lu d'innombrables articles s'exclamant : "Le monde change plus vite que jamais". C'est la même histoire depuis 2020.

De nombreux chefs d'entreprise reconnaissent l'évolution rapide de leur environnement professionnel. Mais à y regarder de plus près, leurs méthodes opérationnelles de base n'ont pas changé depuis des années. J'observe régulièrement une sorte de paralysie à prendre des décisions audacieuses au sommet des organisations, en partie à cause de processus inadaptés, mais plus souvent à cause d'une nervosité collective à s'éloigner de ce que nous avons fait dans le passé. Le plus étonnant, bien sûr, c'est que ces vieilles méthodes sont souvent critiquées pour leur inefficacité.

Un exemple parfait : de nombreuses entreprises se plaignent sans cesse d'un cycle budgétaire chronophage et trop ciblé, qui n'apporte que peu de valeur ajoutée, crée des plans impossibles et conduit ensuite à une gestion inefficace, les dirigeants passant leur temps à expliquer des chiffres qui n'ont jamais été réalistes au départ. Pourtant, chaque année, ces mêmes dirigeants ne permettent tout simplement pas que l'on s'éloigne de ce processus ou que l'on apporte des changements significatifs à son fonctionnement.

Peut-être s'agit-il alors moins de changer les processus que de faire évoluer l'état d'esprit des dirigeants.

La quantité de perturbations qui affectent les entreprises sous différents angles empêche souvent les dirigeants de voir ou de remettre à plus tard ce qui doit être fait pour assurer le succès à long terme de l'entreprise.

Le paysage moderne exige agilité et dynamisme, mais l'inertie intrinsèque ancre les pratiques de gestion traditionnelles, rendant les organisations presque statiques dans leurs habitudes de gestion. Il en résulte une situation difficile qu'elles s'infligent à elles-mêmes : elles sont trop préoccupées par un monde en constante évolution pour consacrer du temps à des changements internes essentiels.

Et la tragédie, c'est que le changement se produit au mauvais endroit - restructuration, recentrage, réalignement - mais sans jamais changer la façon dont nous préparons, présentons et orientons les décisions qui déterminent notre avenir. Ou comment nous interagissons avec les parties prenantes, les actionnaires et les employés.

Méfiez-vous du mantra "pas de temps".

Ce mantra du "pas de temps" peut être comparé à une personne qui, trop occupée à acheter un nouvel ordinateur portable, persiste à utiliser un ordinateur obsolète dont les performances sont lentes et loin d'être aussi bonnes que celles des modèles les plus récents. À plus grande échelle, ce type d'inertie des dirigeants paralyse les organisations. Si l'on considère les choses dans une perspective plus large, on s'aperçoit que la complexité inutile de l'information dans l'entreprise moderne est due à une infrastructure ancienne et à des méthodes de direction dépassées.

Par exemple, si nous nous aventurons dans un grand supermarché, nous verrons une automatisation de pointe, des scanners aux indicateurs RFI. Comparez cette situation à celle d'une salle de réunion où les présentations PowerPoint de dernière minute et les documents Word interminables dirigent les discussions. Il y a une déconnexion flagrante entre la technologie sophistiquée qui alimente les entreprises et les outils rudimentaires qui guident leurs décisions de premier plan.

Un tel traditionalisme est incompatible avec le rythme du monde des affaires et, sans surprise, les dirigeants se plaignent de leur incapacité à suivre le rythme. 

Ils font métaphoriquement la course de Londres à Édimbourg en calèche, tandis que leurs concurrents utilisent des supercars sans conducteur. Ils accusent ensuite la circulation lorsqu'ils perdent inévitablement. Cela semble absurde, mais cela reflète les réalités auxquelles sont confrontées de nombreuses entreprises.

De même, de nombreuses organisations se vantent de leur culture de travail démocratique, qui met l'accent sur la responsabilisation. En réalité, la façon dont le processus de prise de décision fonctionne dans la plupart des organisations est telle qu'il y a une mise en garde qui freine le progrès. Lorsqu'ils sont confrontés à une proposition de changement, les dirigeants acquiescent mais reportent sa mise en œuvre à un "quand nous aurons le temps" indéfini et sans engagement. Paradoxalement, ils exigent exactement le contraire de leur personnel.

Prendre le temps du changement

Mais cette réticence à l'égard des idées novatrices est-elle purement logistique ? Ou provient-elle d'une appréhension de ce qu'un système d'information optimisé pourrait révéler sur les inefficacités de l'organisation ou sur les risques de livraison ?

Les systèmes modernes sont des systèmes honnêtes lorsqu'ils sont bien mis en œuvre et gérés. Les informations intégrées circulent directement de l'entreprise à la direction, sans filtrage du message et de la présentation. Les organisations dynamiques exigent des investissements différents, avec des calculs de retour sur investissement qui peuvent ne pas correspondre à la logique traditionnelle des dépenses d'investissement.

Il est grand temps que les dirigeants se posent ces questions. Il est vrai que dans le monde d'aujourd'hui, le changement n'est pas seulement inévitable mais nécessaire. Il ne s'agit pas de réinventer la roue, mais de s'adapter au terrain. Nous avons besoin de dirigeants prêts à remettre en question le statu quo, à embrasser la nouveauté et à faire en sorte que les entreprises ne se contentent pas de survivre, mais qu'elles prospèrent.

Les entreprises peuvent être à l'avant-garde du changement technologique sur le lieu de travail, mais si les dirigeants ne sortent pas de leur propre inertie, ils risquent de devenir des reliques dans un monde dynamique. Il est temps de faire preuve d'audace, d'innovation et d'ouverture au changement là où nous en avons le plus besoin, c'est-à-dire à la table où sont prises les grandes décisions concernant l'avenir de l'entreprise.


Les boutons de partage : e-mail linkedin twitter